Visite du Yoseikan Budo Taiwan

Le Yoseikan Budo est une discipline cousine du Nihon Tai Jitsu, et un art dont je suis particulièrement curieux depuis de nombreuses années. J’avais d’ailleurs eu l’occasion lorsque je vivais encore en France de me rendre à plusieurs stages d’Hiroo Mochizuki.

Au même titre que le Nihon Tai Jitsu, le Yoseikan Budo est relativement peu présent en Asie, et il est évidemment inconnu à Hong Kong. Il est pourtant présent à Taipei depuis près de 20 ans ! J’ai donc profité d’un passage à Taipei pour me rendre au Yoseikan Budo Taiwan et découvrir une nouvelle pratique et de nouveaux pratiquants. C’était ma première fois au dojo de Taipei, que j’avais découvert l’an dernier en voyant José Perez (proche d’Hiroo Mochizuki et enseignant de Richard Folny en Yoseikan Budo) y passer quelques semaines, ce qui m’a semblé un signe plutôt encourageant. J’ai contacté Kevin, l’enseignant principal la veille qui a très gentiment accepte ma demande et a prévenu son assistant qui dirigeait le cours du samedi, lui-même ne pouvant malheureusement pas être là.

Le Yoseikan Budo est une discipline qu’on pourrait qualifier d’ « open source ». Ouverte sur le monde et les autres disciplines, toujours en mouvement. Elle a d’ailleurs en son cœur un laboratoire de recherche qui lui permet de continuer à évoluer, chose que grand nombre d’écoles devraient à mon humble avis essayer de répliquer.

Ne connaissant pas du tout le quartier, je suis arrivé très en avance. J’ai en réalité trouve le dojo en seulement quelques minutes, dans une petite rue, clairement indiqué par un signe Yoseikan Budo visible de loin. En m’approchant j’ai découvert un dojo sur deux étages avec une petite salle en haut agrémentée de quelques iaito et d’une salle plus grande au sous-sol dans laquelle se déroulent les cours. Loin d’être un dojo ultra-moderne et flambant neuf, le Yoseikan Budo Taiwan est un dojo qui a une âme, un peu comme son grand frère de Shizuoka finalement.



Le cours a commencé par un échauffement reposant sur des mouvements au sol de type Animal Flow, des exercices pas forcement évidents mais qui permettent tout à la fois de mieux gérer notre corps dans l’espace tout en le renforçant. Nous sommes ensuite passés à des exercices avec partenaire(s) pour travailler sur les notions de timing, distance et conscience de l’espace qui nous entoure. D’abord avec un seul partenaire en essayant de se toucher mutuellement les épaules puis les jambes, sans bloquer mais en essayant au mieux d’esquiver. Puis tous ensemble, un gant de boxe posé sur une main, et en cherchant à maintenir le gant tout en faisant tomber ceux des autres.

J’ai véritablement apprécié cette partie pour plusieurs raisons. Déjà parce qu’elle est ludique et que je ne crois pas qu’il soit nécessaire de pratiquer de manière austère pour progresser. Je crois au contraire qu’on progresse d’autant plus vite qu’on passe un bon moment. Ensuite parce que je crois que le conditionnement physique est d’une importance capitale. Si je reste convaincu que les méthodes d’utilisation du corps permettent d’atteindre des capacités hors du commun, je ne crois pas que ce soit le seul moyen d’obtenir des résultats. Construire un corps fort et souple, sans même parler de capacités internes, est je pense un prérequis nécessaire à n’importe quelle activité martiale et le Yoseikan Budo l’a très bien compris. J’ajouterais qu’il est probable qu’un plus grand nombre de personnes arrivent à développer ce type de corps qu’un corps du type de ceux d’Akuzawa sensei ou Kuroda sensei pour ne citer qu’eux.

Nous sommes ensuite passés aux projections. Le cours du samedi auquel j’ai participé est normalement prévu pour les femmes et les débutants, nous travaillons donc les projections de base : o soto gari, tai otoshi, mais aussi des choses plus avancées, avec un travail progressif depuis le kumikata.

Un grand nombre de projections plus tard, nous passons à des randori souples, également axés sur les projections. Une dizaine de minutes de randori plus tard, il est temps de… passer à des exercices de type HIT (high intensity training) ! Vous pensiez que les randori indiquaient la fin du temps règlementaire ? Moi aussi ! Eusebius a donc mis en place un petit parcours avec six exercices différents pour faire travailler la puissance des hanches, des jambes, du haut du corps, l’explosivité des poings et des pieds ou encore l’équilibre. Un panel large mais équilibré.

C’est enfin la fin, il est temps de s’étirer et chacun d’entre nous compte jusqu’à dix, en essayant à chaque nouvel exercice de compter dans une nouvelle langue, international oblige.

J’ai passé un excellent moment avec Eusebius et les élèves présents ce jour-là. Mon seul regret, ne pas avoir pu rester un peu plus longtemps pour participer aux cours avancés du mardi !
 


Commentaires

Unknown a dit…
Salut Xavier,

Super compte-rendu !
C'est typiquement le genre de club de Yoseikan Budo que j'apprécie, dommage que ce soit si loin sinon j'irais aussi leur rendre visite !

Ce que tu décris ressemble beaucoup à ce que j'essaie de mettre en place de mon côté à Dijon mais je me retrouve assez vite limité par le temps. Combien de temps durait le cours ?

Bonne continuation martiale !
Sylvain

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