Vider sa tasse ou en prendre une autre?

Hier lors d'une soirée avec mes copains de l'Aikido, l'un d'entre eux m'a demandé si ça n'était pas difficile de repartir à zéro en ayant déjà une expérience ailleurs. Ma réponse a été que je sépare ma pratique de l'Aikido du reste, parce que c'est le seul moyen de comprendre véritablement ce qui m'est proposé, alors que si je cherchais à utiliser mes connaissances extérieures, je me retrouverais probablement à faire du NTJ avec des formes d'Aikido. Le résultat ne serait pas forcément grandiose.

C'est pourtant ce que j'ai fait pendant de nombreuses années, en particulier en Hankido. Voir l'évolution de Romain dans cette école m'intéresse d'autant plus à ce niveau, qu'elle me fait remarquer à quel point j'étais tout simplement passé à côté.

Vider sa tasse?

On parle souvent dans la pratique martiale de vider sa tasse. Oublier ses expériences passées, et remplir la tasse de nouvelles expériences. Dans mon cas, je crois qu'il s'agit plus de prendre une nouvelle tasse. Je ne mixe pas le contenu, mais je ne renonce pas non plus au contenu de la précédente tasse. Je ne m'en sers juste pas en même temps.

J'essaie en général quand je découvre une nouvelle discipline ou une nouvelle manière de faire, de redevenir un débutant. Pas juste en écoutant avec humilité, mais en prenant cette nouvelle expérience comme quelque chose de complètement nouveau, comme si j'apprenais pour la première fois à faire du ski. Ça veut dire aussi faire des erreurs de débutant en se forçant à ne pas utiliser ses connaissances extérieures. Plus d'une fois lors de mes entrainements, je pourrais m'en sortir en faisant les choses à ma façon. Mon ego s'en contenterait certainement, mais à terme je passerai certainement à côté de ce qu'on a voulu m'enseigner, une fois de plus.

La contrepartie est qu'il m'est relativement facile d'avoir l'air d'un manchot sur un tatami d'Aikido. Probablement moins aujourd'hui dans mon dojo de Hong Kong, puisqu'après un peu plus de trois ans je connais la façon de travailler. Certainement plus lorsque je m'entraine en France, puisque j'y vois des en général des approches totalement différentes, qui me parlent et que j'essaie donc d'appréhender en partant du début.

Des pratiques qui s'éclairent mutuellement

Les pratiques s'éclairent mutuellement. Insister sur un point quelque part peut aider à comprendre ce que l'on fait ailleurs, et tant mieux. Autant que possible j'essaie de garder mes pratiques autres que NTJ "hermétiques" dans le sens où je limite les influences qu'elles reçoivent de l'extérieur. Ca n'est cela dit pas totalement le cas puisque l'approche de la structure d'Aunkai reste malgré tout  présente dans ma pratique de l'Aikido. En revanche ma pratique principale est le fruit de ces éclairages mutuels. Eclairages qui ne se produiraient peut être pas si j'essayais de tout mélanger dès le départ.







Commentaires

Unknown a dit…
Je suis tout à fait d'accord avec ton approche. Pour moi, on ne peut faire honneur à une discipline qu'en la considérant comme un tout indépendant. Des pratiques ne peuvent être complémentaires que si elles ont été étudiées et maîtrisées séparément et ça prends énormément de temps. En passant, quel bonheur de se retrouver ceinture blanche avec sa tasse toute neuve, pas de responsabilités, pas d'ego, juste un tas de choses a apprendre! :) J'aime beaucoup cette image des deux tasses, je m'en resservirai si tu me le permets!
Xavier a dit…
Merci pour ton message :)

Effectivement retrouver une ceinture blanche est une excellente expérience. Pas de responsabilités ni de statut, rien à prouver, pas de carotte non, juste le plaisir de passer du temps sur le tatami et de s’entrainer. C’est aussi un bon moyen de garder les pieds sur terre et de se rappeler qu’on a toujours des choses à apprendre.

Pour l’image des deux tasses, je serais très honoré que tu t’en resserves

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